28.08.2018

#44 Turi Munthe - Du fin fond de l’Irak jusqu’aux fonds d’investissements

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Turi Munthe – Journaliste et entrepreneur

Quand vous vous retrouvez en face d’une personne qui :

→ est Anglo-franco-suédoise née en Italie et qui parle français avec un accent belge.

→ maîtrise plus de 5 langues dont l’une des plus durs au monde, l’arabe classique.

→ a étudié l’histoire médiévale, l’anthropologie des religions, la politique et a côtoyé les ambassadeurs du monde entier.

→ a commencé un doctorat aux USA + obtenu un MBA dans la London Business school en plus de tout ça.

→ a parcouru les 5 continents et s’est aventuré dans deux pays en pleine guerre (Irak et Afghanistan) en ayant pour seule protection un tee-shirt rose et une casquette blanche.

→ a travaillé comme journaliste pour les plus gros médias, politologue, éditeur ou encore académique pour finir comme VC et cartonner dans le business.

Là, vous pouvez être sûrs que votre podcast en sera des plus passionnants !

C’est le cas de cet épisode de Génération Do It Yourself pendant lequel j’ai eu le plaisir d’interviewer avec Turi Munthe, cet extraterrestre dont la principale motivation a toujours été de réussir à “avoir de l’impact”.

Qui est Turi Munthe ?

Turi naît en Italie dans une famille d’artistes avec une mère italienne restauratrice de tableau et un père anglo-suédois romancier. Il grandit en Angleterre, part à 18 ans pour vivre une année entre le Népal et l’Espagne et revient finir ses études à Oxford.

“Si j’avais vraiment suivi mon coeur à 17 ans j’aurais fait de la littérature…mais je détestais mon prof de littérature anglaise”

Ne sachant pas compter assez bien pour faire des maths ou des sciences, et sachant que les langues font partie de ses compétences, il en cherche la plus difficile et décide de l’étudier — l’arabe classique.

“Le début de ma carrière s’est bâti sur le fait que j’avais cet avantage absurde que de parler l’arabe”

En 2001 il écrit un bouquin sur Saddam Hussein sans jamais être allé en Irak.

En 2003 c’est le début de la guerre en Irak. Tranquillement et laissant derrière lui sa femme et son nouveau-né, il décide d’y aller en tant que correspondant de guerre EN FREELANCE (#WTF). Il fait le tour du pays en 6 semaines, en transports publics, sans assurance…

En 2004. Il a 26 ans. Il monte The Beirut Review of Books dans le sillage du “journal anglais le plus pompeux et intello ‘The London Review of Books” qui lui-même est le concurrent du ‘’New York review of books”. Son objectif : faire émerger un point de vue local sur le plan international : à travers les livres, art et culture :

“Je suis très mauvais journaliste, ce qui m’intéresse c’est l’analyse”

La carrière insolite de Turi Munthe

L’année d’après, il se trouve une bourse et part apprendre l’Hébreu à Jérusalem. Il devient Chef de la section Moyen Orient du plus vieux Think Tank du monde où il travaille avec des politiciens.

(#WTF2), en 2006, il part s’aventurer en Afghanistan pour chercher des mines de fer et de cuivre avec un géologue et une vieille carte. Ce n’était pas gagné. Il se dirige vers la NYU où il reçoit une bourse pour faire un doctorat sur l’anthropologie de la religion et sa place dans la politique aux USA.

“J’ai vu des valises de dollars changer de mains, ça m’a complètement ouvert les yeux : le journalisme avait un désavantage immense car c’est seulement en tant que businessman que tu rentres vraiment dans les entrailles de comment fonctionne un pays”

→ En 2008 (après un échec dans l’entrepreneuriat au Ghana) il crée DEMOTIX avec son ami macroéconomiste : Jonathan Tepper. (C’était mon concurrent direct, à l’époque où je dirigeais Citozenside). Une marketplace de vente de photos et vidéo amateur où chacun peut être témoin de ce qui se passe quelque part dans le monde. Il lèvera 600k £ et finira par vendre la boîte à Corbis.

“Je crée ce que je pensais être une plateforme de liberté d’expression. Après 2 ou 3 ans on s’est rendu compte qu’il serait impossible de lever assez d’argent pour faire un réseaux de vendeur assez bien garni pour faire compétition aux plus gros. ”

Depuis 2011. Il devient le 4eme partner avec Marcus brauchli, Sasa Vucinic et Stuart Karle dans North Base Media un fonds qui investi dans :

→ Les techs de médias : paywall, chatbot etc.

→ Les médias dans les marchés émergents

“Ce qui définit nos marchés c’est une grosse population jeune, une grosse pénétration croissante du smartphone/internet et une économie qui va dans la bonne direction.”

→ Aujourd’hui, Turi nous parle de son tout dernier projet encore sous version bêta : Parli.co. Une sorte d’Atlas d’idées ou de Wikipedia des opinions mais en version payante. Un projet qui est une belle concrétisation de son background à la fois intellectuel et politique sous une forme business.

“Je me suis dit qu’il y avait un problème dans la manière dont les idées étaient représentées. Alors j’ai essayé de créer une sorte d’accélérateur pour les idées.”

Dans cet épisode, Turi ne fait pas que me raconter son parcours, il me raconte ce qui alimente sa curiosité envers la culture et l’histoire. Il me raconte ses anecdotes et ses plus grosses frayeurs. Il partage aussi ses retours d’expériences et ses conseils en or qui sont valables pour tous ceux qui se lancent dans n’importe quel business.

Il me partage aussi ses petits rituels : faire une liste chaque dimanche soir avant de se coucher pour se fixer des objectifs à court terme, faire des pompes avec son fils et un peu de tennis et boire beaucoup de vin !

Ses lectures :

Les romans pour s’aérer l’esprit.

Ses outils :

  • Trello
  • Slack
  • Wecroak : Une App qui vous rappelle 5 fois par jour que vous allez mourir un jour.

Où retrouver Turi ?